Dés les premières créations (Les Partisans) émerge chez Théron une écriture chorégraphique qui met en corps et en scène une pensée de la résistance. Comme une affirmation, une nécessité, et une incontournable exploration de ces formes plastiques et scéniques : elle se traduit par une danse physiquement et mentalement engagée, qui se dessine par une rigoureuse inscription des corps dans l’espace, par la graphie des mouvements, leur géométrie, la trajectoire des corps, leurs impulsions, la maîtrise de leur énergie. « Je dessine donc je parle », la danse est alors un langage total qui fait sens.
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L’attirance réciproque avec le Japon qui jalonne le parcours, correspond à cette préférence pour le signe plutôt que la narration ou le discours. Théron renforce l’économie de moyens, qui donne aux pièces produites leurs formes ciselées et concises, où la précision sur le travail des matières du corps est au service du dessin. Car Théron joue des matières et de leurs intensités, par accumulation et rupture, dans une composition de signes projetés. D’où vient peut-être l’attirance du maître japonais Tadashi Suzuki pour cette démarche.
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Cette danse, comme un condensé de mouvements, crée des images claires qui impressionnent notre œil et notre mental. Cette recherche amène des rapprochements avec la littérature pendant plusieurs années (Dostoïevski, Beckett, Kafka, Melville, Flaubert) et aujourd’hui les arts plastiques.
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Avec la danse, Théron trouve sa résistance :
il dessine et face au monde, l’œuvre devient politique.