Mille Boléros
….
Dans l’inconscient collectif, sa rotation incessante reflète la révolution terrestre. Didier Théron, dont la compagnie est implantée à Montpellier, chorégraphie pour la première fois « en direction et en présence de la musique. » Jusqu'ici, il l’avait toujours rajoutée a posteriori. Son choix s’est porté sur le Boléro de façon presque instinctive. « Malgré son thème musical désuet, cette musique crée une empathie immédiate, une adhésion qui réunit les gens. Voilà de quoi l’humanité a besoin aujourd’hui. Avec sa rythmique imparable presque militaire, le Boléro est à la fois masculin et féminin, éthérique et martial. » Et il est érotique. « L’Exposition universelle a été placée sous le titre « la ville sensuelle », ce qui pose la question du statut qu’elle donne au corps. » L’érotisme est au cœur de Shanghai Boléro, talons aiguilles à l’appui. « Il s’agit de surexposer les signes sexués, à partir des poupées de Hans Bellemer et des photographies de Helmut Newton, qui montrent des femmes puissantes et libres. » Pièce à interprétation exclusivement féminine, la création donnée à Shanghai ouvre une trilogie que Théron compte compléter par une pièce masculine et une synthèse mixte.
….
Thomas HAHN